Activités pédagogiques avec des classes danoises

Visite de l’école de Katrinedals Skole

Description de l’école et réflexions sur l’espace et l’organisation :

Nous avons visité une école se trouvant dans la ville de Copenhague. Une école typique du pays regroupant des classes de primaire. Étant 6 observateurs, nous avons été séparés en 2 groupes de trois. Chacun des groupes a pu s’immerger dans une petite classe afin d’observer. Cela a été notre toute première expérience au sein d’une classe danoise.

L’établissement en lui-même a une architecture très moderne et ouverte pour ce qui est de la place commune intérieure centrale. En effet, on y trouve une grande bibliothèque centrale au design très épuré. Cependant, une fois entrés dans une classe, nous nous retrouvons dans un espace très traditionnel. Une petite classe avec une architecture plutôt ancienne. Ce qui est impressionnant, c’est que l’espace est plutôt restreint, accueillant pourtant des classes d’environ 25 élèves. Les tables sont d’ailleurs bien plus petites que les nôtres et sont en formes de triangles.

Nous remarquons une homogénéité dans l’organisation des groupes d’élèves. Il y a des groupes composés exclusivement de filles et d’autres de garçon. Ce qui est aussi remarquable, c’est que la classe a été répartie en fonction de ceux qui participent et ceux qui participent moins. Nous nous sommes retrouvés dans une classe où l’enseignant communiquait exclusivement en danois avec les élèves. Ne comprenant pas cette langue, nous nous sommes focalisés, non pas sur le thème et le contenu, mais plutôt sur la manière de travailler. Pas sur le « quoi et le pourquoi », mais plutôt le « comment ». Nous avons donc beaucoup observé la gestuelle, le comportement non verbal des élèves ainsi que l’intervention des enseignants auprès d’eux.

Après une matinée passée au sein de cette classe, je me suis posé la question suivante : « Hormis la langue et le fait que nous soyons conscients d’être dans une classe étrangère, qu’est-ce qui m’indique que je ne me trouve pas dans une classe helvétique ? » Ce qui est a été principalement relevé est la gestion de la classe par les enseignants qui semble assez différente de la nôtre. En effet, les enseignants danois ont tendance à laisser les élèves évoluer dans la tâche sans vraiment intervenir au niveau du comportement. Ils se montrent cependant disponibles, mais ne vont pas forcément s’adresser à un élève pour lui dire de travailler. En revanche, quand quelqu’un parle en collectif, les enseignants exigent l’attention de tout le monde.

Finalement, nous remarquons, via la manière de les faire travailler en permanence en groupes, cette volonté de les mettre directement en action et donc de les rendre acteurs de leur apprentissage. Cette volonté que l’apprentissage doit se faire par le jeu ou la construction est remarquable.

Coding class :

Durant la matinée, nous avons eu la chance de pouvoir observer une activité menée dans deux classes avec des élèves d’un âge comparable à des 8P. Un intervenant externe de « coding class » était présent. Il nous a expliqué qu’il voyait en tout la classe 5 fois pour réaliser différentes activités. Durant toute la journée, les élèves développent un projet. Des représentants d’une entreprise viennent présenter une problématique et les élèves travaillent en groupe afin de proposer des solutions. 

Chaque année « coding class » organise en collaboration avec environ 150 entreprises des interventions dans une centaine de classes. Après le pitch, les représentants restent un moment dans la classe pour répondre aux éventuelles questions, puis laissent les élèves travailler en suivant les 5 étapes du processus : 

  1. L’investigation 
  2. Brainstorm
  3. L’organisation des idées 
  4. Le développement de l’idée 
  5. Le prototype 

L’entreprise présente dans la classe que nous avons observée installe des caisses automatiques dans divers commerces et se questionne sur le fait que les jeunes utilisent peu leur dispositif. 

Jusqu’à la récréation, nous avons pu observer les trois premières étapes. Après l’investigation, chaque élève a écrit se idées individuellement sur des post.it puis les a partagées avec les membres de son groupe. Ils ont ensuite disposé les idées sur un tableau en fonction de si elles répondent à la mission et si elle correspond au groupe cible.  

Musée de la communication Enigma – médiation et activité pédagogique

Lors de notre visite au musée de la communication Enigma (www.enigma.dk), nous avons pu suivre un groupe d’élèves de 9H venus faire une visite et suivre une activité autour de la cryptographie. Les élèves étaient répartis en groupes de 4 et ceux-ci avaient été formés à l’avance. Le but de l’activité était d’ouvrir une boîte (faite avec une découpeuse laser) contenant un code. Celle-ci ne pouvait être ouverte qu’avec une clé que les élèves devaient imprimer en 3D.

Pour la modélisation de celle-ci, le logiciel Tinkercad (https://www.tinkercad.com/) permettait de la créer. Les élèves n’ayant jamais utilisé cet outil, l’animateur/enseignant a partagé avec eux un tutoriel dans OneNote. La suite de l’activité contenait les informations nécessaires à l’impression 3D de la clé. Pour que cette partie de modélisation soit plus efficiente, les élèves ont eu pour consigne de partager un espace de travail sur Tinkercad dans lequel chacun des membres du groupe pouvait apporter sa pierre à l’édifice. Ils devaient donc collaborer pour finir l’activité dans les temps. Une fois la modélisation terminée, les instructions étaient transmises à une imprimante. L’impression prenant du temps, l’activité continue la semaine suivante avec l’ouverture de chaque boîte et la découverte d’un code. Il s’agira ensuite d’utiliser différents autres outils comme des makey makey pour continuer à jouer à l’espion.

J’ai regretté de ne pas avoir vu l’activité au complet mais j’aime beaucoup l’idée de combiner différents outils “funs” dans un but pédagogique. Néanmoins, la séquence étant en danois, je n’ai par exemple pas saisi comment les élèves découvraient les dimensions de la clé à imprimer (calculs personnels ou donnés par l’enseignant ?). Dès lors, j’ai un peu peur qu’on tombe à nouveau dans une activité utilisant des objets funs juste pour les utiliser sans réelle visée pédagogique. Toutefois, j’ai été impressionné par le fait que, dans un musée, les élèves pouvaient sans autre se connecter à leur compte et session pédagogique et qu’ils avaient toutes et tous de bonnes notions de l’usage des outils bureautiques sous-jacents.

Voici une vidéo explicative de la suite du processus.