Aujourd’hui, nous nous sommes levées aux aurores pour nous rendre dans l’école de Bagsværd située à 12 km au nord-ouest de Copenhague. C’est là que Malthe, Sabine et Gustav, trois étudiants du LAB nous ont accueilli pour les suivre en stage. Durant la matinée, nous allons pouvoir discrètement intégrer un cours d’anglais et de danois.

Notre arrivée dans les classes se fait en fanfare!  Les élèves d’une dizaine d’années, ravis de voir de nouvelles têtes nous posent tout un tas de questions sur les raisons de notre venue, notre métier, et la drôle de langue que nous parlons. Nous nous prêtons au jeu de l’interview en ne dissimulant pas notre plaisir ! Afin de ne pas trop perturber les enfants, nous nous splittons en un binôme par cours.

En anglais, les enfants auraient dû exercer leur compréhension écrite par le biais d’un quizz online (Kahoot) projeté au TBI. Mais la technologie en a décidé autrement. Cela n’a pas fonctionné comme prévu et Mahlte, très réactif, a choisi de travailler l’expression orale en leur proposant le jeu du loup-garou en anglais. Cette leçon sera chargée en émotions pour Malthe puisque c’est son dernier jour de stage dans cette classe.

La suite de la matinée se poursuit avec un cours de danois dispensé par Gustav et Sabine. Le thème de la leçon porte sur la communication et l’argumentation. Afin de développer les compétences en la matière de leurs élèves, Sabine et Gustav ont choisi de passer par un jeu de rôle où deux groupes s’affrontent lors de joutes verbales.

Les activités

Pour aborder la thématique de manière ludique et concrète, Gustav et Sabine ont choisi de mettre leurs élèves en situation en les faisant participer à une plaidoirie. Il s’agit d’une leçon de conclusion sur la thématique et ils ont même enfilé des “costumes” pour l’occasion.

Trois situations concrètes vécues par les enfants ont été sélectionnées par les jeunes enseignants: la semaine de la science, Halloween et les règles d’un jeu de balle . Deux groupes d’élèves constitués au préalable se sont affrontés autour du cas qui leur a été attribué et ont dû user d’arguments convaincants afin de remporter le vote des autres groupes et de la juge incarnée par Sabine! 

Les stagiaires ont introduit le thème par un court rappel sur le décryptage des stratégies de communication selon Ethos, Pathos et Logos. Puis les enfants se sont lancés dans l’activité à proprement parler en rédigeant leurs arguments durant une vingtaine de minutes. Une fois le travail terminé, les joutes verbales ont pu débuter! Tout au long de l’activité, nous avons pu observer des élèves concentrés, motivés et engagés dans la tâche que ce soit lors de leur prise de parole lors des joutes ou pour donner leur avis au moment du vote.

Après leur leçon, les stagiaires nous expliquent qu’ils essaient de concevoir leur enseignement selon le modèle “design” utilisé au LAB, soit avec les différentes phases d’introduction, recherche, production et présentation. C’est assez innovant, mais nous remarquons que d’une manière générale, les élèves sont plus “libres” que dans les classes suisses. Les tables sont disposées en îlots et les élèves ont peu d’affaires personnelles (un casier chacun), puisque beaucoup de ressources sont sur leurs ordinateurs, fournis par l’école. 

Les élèves sont souvent en mouvement. Dans les couloirs, ils sont nombreux à s’installer dans plein de positions différentes pour travailler sur des espaces aménagés à cet effet. Une manière de fonctionner inspirante, qui change de ce que nous avons l’habitude de voir en Suisse romande.

Rituels et routines en classe

Les rituels et routines de cette classe sont bien rôdés. Le ton n’a jamais été haussé durant notre leçon mais les élèves sont bien cadrés et respectent les règles de vie de la classe. Les codes sont pour la majorité signés ! On lève la main quand on souhaite prendre la parole, on lève l’auriculaire pour se rendre aux toilettes, on se frotte les mains pour abonder dans le sens d’un camarade qui s’exprime, mais sans pour autant l’interrompre. Pour le retour au calme avant et après chaque activité, l’enseignante frappe dans ses mains à des rythmes variés que les élèves reproduisent à l’unisson. L’enseignante continue jusqu’à ce que chaque élève adopte le rythme.